TRIBALLAT-NOYAL En bio, une régulation mutualisée des livraisons
L’OP bio Seine et Loire a réussi à concilier la demande de réduction des livraisons de Triballat au printemps avec les dynamiques de croissance de certains de ses adhérents.
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Si la crise du Covid-19 a globalement stimulé les ventes de produits laitiers bios, les entreprises ne sont pas toutes logées à la même enseigne. Ainsi, Triballat-Noyal s’est engagée depuis plusieurs années, avec succès, sur le marché de restauration hors domicile (commerciale et collective). Avec la fermeture brutale de ces établissements, elle a perdu une part importante de ses débouchés pour ses beurres et produits ultra-frais.
L’entreprise collecte son lait en Bretagne et Normandie. 49 de ses livreurs adhèrent à l’OP bio Seine et Loire, une OP transversale qui regroupe neuf associations territoriales. La laiterie s’est tournée vers l’OP pour trouver une solution. L’objectif était de réduire les livraisons au moment du pic printanier mais en préservant les capacités de production des adhérents à moyen terme et en s’adaptant aux dynamiques de production en cours chez certains.
L’OP a tout d’abord évalué les dynamiques de croissance chez ses adhérents en calculant les moyennes individuelles des livraisons en avril et mai depuis trois ans. Sur cette base, elle a défini un coefficient de progression des volumes livrables appliqué aux livraisons réelles de mars 2020. Enfin, elle a imposé à tous ses adhérents une baisse individuelle de 6 % par rapport à cette estimation de volume. Ceci correspondait à une réduction de 2,5 % par rapport aux livraisons d’avril et mai 2019.
ACCORD AVEC L’OP SUR LE NIVEAU DE BAISSE
L’OP s’est accordée avec la laiterie sur ce niveau de baisse. Il a été appliqué de manière collective et donc mutualisé à tous les adhérents, et de manière individuelle pour les autres livreurs. Ceci leur a permis d’entrer dans le dispositif de régulation du Cniel et les producteurs en phase de développement sont restés sur leur dynamique, tout en participant à l’effort de limitation. L’OP les a incités à jouer sur la durée du tarissement et sur celle de la phase lactée, ou encore d’anticiper les réformes.
Le bilan de ce plan élaboré en un temps record est très positif. Les livraisons ont finalement baissé de 6,4 % en avril et mai 2020 par rapport à la même période l’an dernier. La laiterie est satisfaite et maintient la grille de prix prévisionnelle du premier semestre, qui avait été négociée le 12 février, avant la crise du Covid-19. Elle affiche une volonté de la maintenir aussi sur le second semestre. Et surtout, les deux partenaires savent qu’ils peuvent compter l’un sur l’autre en cas de difficulté.
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